Le cœur de la Délivrance dans les ténèbres

Génération Breslev
il y a 2 jours
3 min de lecture

D’après le Likouté Halakhot

Le cœur de la Délivrance dans les ténèbres | Génération Breslev — **Le cœur de la Délivrance dans les ténèbres** **| Génération Breslev**

Lorsque l’obscurité atteint son paroxysme, c’est précisément à ce moment-là que l’homme doit se renforcer et remercier Hachem d’avoir mérité d’être issu du peuple d’Israël.

Par cette reconnaissance envers le Créateur, il éveille son point de bien qui s’inclut en D.ieu, et grâce à cela, il peut passer de la destruction spirituelle au désir sincère de se rapprocher de Lui.

Rabbi Nathan rapporte les paroles de Rabbi Na’hman :

« J’ai entendu en son nom qu’il disait que l’essentiel du service Divin, c’est de se lever en hiver à ‘Hatsot (au milieu de la nuit), et en été, très tôt à l’aube. » Cela concerne la France, où les journées sont longues en été et les nuits prolongées en hiver. En Israël, en revanche, la différence entre les saisons est moindre, et l’on se lève à ‘Hatsot aussi bien en été qu’en hiver.

A première vue, on pourrait s’étonner : pourquoi ce service est-il considéré comme fondamental, plus que l’étude de la Torah ou la prière ?

Rabbi Nathan dévoile une clé essentielle :

Dans la Paracha Bo, Hachem ordonne à Moché de dire à Pharaon : « Vers minuit, Je sortirai au milieu de l’Égypte ». Nos Sages enseignent que même Moché ne connaissait pas l’instant exact de ‘Hatsot.

Cela montre que ce point précis de minuit – sur lequel reposait la Délivrance d’Israël – est profondément caché, mystérieux, au point que même Moché en ignorait le moment exact.

La nuit représente les ténèbres dans lesquelles Israël est plongé à cause de ses fautes. Et le point de ‘Hatsot représente l’extrême de cette obscurité, là où les accusations sont les plus fortes.

Mais c’est précisément à ce moment que se cache une petite étincelle : la נקודת חצות – le point de ‘Hatsot – qui contient le potentiel de délivrance, d’adoucissement du jugement et de retour à la lumière.

C’est à travers ce point que même les âmes tombées dans les 49 degrés d’impureté peuvent retrouver un chemin de libération.

Ce point révèle le lien éternel et indestructible entre chaque Juif et Hachem, un lien qui demeure même si extérieurement, on ne voit plus de différence entre un Juif et un non-Juif.

Que faire pour réveiller ce lien ?

Rabbi Nathan explique que c’est justement à travers le fait de se lever à ‘Hatsot, que l’on s’inclut dans la sainteté du Tsadik, qui nous apprend à reconnaître la grandeur d’être un simple Juif.

Même s’il nous semble avoir chuté profondément, nous devons remercier Hachem pour le seul fait d’être issus du peuple d’Israël.

« Il faut se renforcer dans la conscience de la sainteté de notre judaisme, du fait que nous sommes issus de la descendance d’Israël – cela est plus précieux que tout. Et il faut remercier et bénir Hachem pour cela constamment. »

Cette reconnaissance réveille en nous la נקודה טובה – le bon point – qui s’inclut dans la volonté divine, et nous permet ainsi de passer de la destruction spirituelle au désir sincère de servir Hachem.

Cette avodah (pratique spirituelle) est donc essentielle à ‘Hatsot, au cœur de la nuit, lorsque l’esprit de découragement attaque et que tout semble perdu.

C’est alors qu’il faut écouter l’appel du Tsadik, se lever, remercier Hachem et reconnaître que même au fond du gouffre, nous restons liés à Lui.

Ainsi, on comprend pourquoi c’est là « l’essentiel du service d’un Juif » :

Car la racine de toutes les Mitsvot et de toute la Torah réside dans cette reconnaissance profonde : « Je suis un Juif, et ce simple fait me relie à D.ieu éternellement. »

Si cette base manque, toute la construction spirituelle est instable, comme au moment de la destruction du Temple.

Se lever à ‘Hatsot, c’est briser les ténèbres, se reconnecter à la lumière intérieure, et faire revivre notre palais intérieur de sainteté par la joie d’être un fils d’Israël.

La plainte devient louange, la nuit devient lumière

Même les lamentations du Tiqoun Hatzot, les pleurs sur la destruction du Temple, contiennent cette lumière :

Quand un homme crie : « Eikha ?! » – Comment est-ce possible ?,en réalité, il exprime la noblesse de son origine :« Comment un fils du Roi peut-il tomber si bas ?! »

Et dans ce cri se réveille sa véritable identité, son lien indestructible avec Hachem.