Quand la vision s’égare : l’illusion de Kora’h et la vérité de la grandeur

Génération Breslev
23 juin
3 min de lecture

Source : Likouté Halakhot, Ora’h ‘Haïm Paracha de la semaine : Kora’h – « וַיִּקַּח קֹרַח »

**LA PARACHA DE LA SEMAINE AVEC RABBI NATHAN DE BRESLEV | Génération Breslev**

🔹 Introduction

Kora’h, cousin de Moché et homme de stature, ne se révolte pas par simple jalousie.

Il voit. Il perçoit une vérité spirituelle, mais il se trompe profondément sur sa source et son application. Rabbi Nathan, dans le Likouté Halakhot, dévoile les rouages intérieurs de cette erreur tragique – une leçon pour chaque génération.

🔹 Une vision vraie… mais déformée

“Son œil l’a trompé” (Bamidbar Rabba 18)

Kora’h voit dans sa descendance une lignée sainte : le prophète Chmouel, ses fils, les 24 groupes sacerdotaux. Il croit donc sincèrement que le Kavod Hachem (la gloire divine) doit se révéler par lui-même, puisque ses descendants vont illuminer le monde.

Mais c’est là que le Yétser Hara s’infiltre dans la Mitsva. Il se déguise en désir de sainteté. Et Kora’h croit que, puisque cette chaîne de lumière sortira de lui, il mérite la grandeur, la direction du peuple, la royauté spirituelle.

🔹 La confusion entre Kavod Hachem et Kavod personnel

Kora’h pense que la révélation de la gloire de D.ieu passe nécessairement par la sienne. Il justifie sa révolte par une vision à long terme : « Je dois diriger pour que la lumière se transmette ». Cela semble logique. Mais Rabbi Nathan écrit :

Ce n’est pas parce que des justes naîtront de toi que tu incarnes leur lumière.

La grandeur véritable, nous dit-il, appartient à celui qui reçoit l’honneur pour le restituer à D.ieu, non pour lui-même.

🔹 Moché, l’opposé parfait : l’humilité totale

Moché ne voulait pas du pouvoir. Il fuyait l’honneur, comme tout véritable dirigeant spirituel. Et c’est précisément pour cela que D.ieu lui a confié la mission de transmettre la Daat (la conscience divine) au monde.

La Torah ne se transmet pas par hérédité automatique. Elle passe par celui qui est désigné par D.ieu pour éclairer la génération, même si ses ancêtres étaient simples.

🔹 Une erreur qui traverse les générations

Rabbi Nathan avertit : ce malentendu existe encore aujourd’hui. Des personnes croient que la Torah ou la position spirituelle sont un droit d’héritage, qu’il suffit d’être descendant pour comprendre, enseigner, guider.

Mais la vérité est autre :

Ne dis pas que la Torah t’est acquise en héritage. (Pirké Avot 2:12)

Même si les Patriarches ont commencé à transmettre la foi, personne n’a diffusé la conscience divine comme Moché Rabénou. Et aujourd’hui encore, seuls les grands Tsadikim, choisis par Hachem, peuvent en transmettre la lumière.

🔹 Une fausse assurance qui mène à la rébellion

En croyant que tout lui est dû, Kora’h rejette Moché Rabénou, la Torah, et finit par tout renier. Il veut la lumière… mais sans passer par l’humilité, sans l’acceptation du guide authentique.

Et sa chute est immense. Sa leçon: Même une vision juste peut devenir dangereuse si elle est corrompue par l’ego.